• 1 ) Le Ryo Tekubi

     

    Le secret du style japonais de bondage c'est la boucle. Pour confectionner le Ryo Tekubi, il faut bloquer les poignets et le mieux est de doubler votre corde. Puis créer une boucle entre les poignets. Enroulez la corde à l'intérieur. Vous pouvez enrouler les deux bouts dans le même sens ou bien dans les sens inverses. La pression que vous mettez ici est cruciale. Ne serrez pas trop fort. Ce n'est pas nécessaire pour verrouiller les poignets et trop de pression pourrait être très douloureux, avec une perte de sensations et surtout cela pourrait endommager les nerfs. Pour vérifier la pression, le mieux est de passer son index et de s'assurer qu'il y a un espace entre les cordes et le poignet. Si vous réalisez cette boucle avec une longueur de corde de 10 mètres, comme sur le schéma, cela vous donnera un bout de corde doublé d'environ 5m pour travailler avec. Cette technique peut être réalisé soit aux poignets, soit aux chevilles. Le reste de la corde peut être attaché autour de la taille ou dans le dos.

    Les noeuds

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  • Le shibari est un art ancestral japonais qui consiste à attacher et suspendre des personnes généralement nues à l’aide d’une corde. Cette pratique est souvent considérée comme un fétichisme, particulièrement hors du Japon. Pourtant, pour le spécialiste du maniement de la corde Kinoko Hajime, le shibari est une forme d’art à part entière. Il considère le shibari comme une pratique artistique et spirituelle où l’homme communique avec son modèle, qu’il s’agisse d’une jeune femme nue ou d’un arbre centenaire.

    ShibariShibari

    Shibari

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  • Texte emprunté à Eva Delambre, auteure de "Devenir sienne", avec mes remerciements.

     

     

    Devenir Sienne pour devenir soi

    Nous le savons, dans le BDSM, existent quantités de relations Dominant/soumise. Toutes différentes. Il est impossible de généraliser ce type de relations si particulières, et tenter d’y dégager une « norme » ou un « standard » est une chimère. Chacun s’adapte, se cherche et parfois se trouve.

     

    Bien sûr, dans ce monde comme dans la vie vanille (normale), il y a des dérives. Il existe des manipulateurs et malheureusement des âmes et des destins ont été, sont ou seront parfois brisés. Le danger est réel, le nier au nom d’un idéal, serait un leurre. Il est important de rappeler à celles et ceux qui s’engagent dans cette voie que tout ne se passe pas toujours bien et que parfois la passion ou l’envie rend moins méfiant, et annihile le jugement et la raison.

     

    Toutefois il n’y a pas que ce côté sombre dans le D/s, et dans certains cas, sans doute trop rares, une soumise aura la chance de rencontrer un Maître de qualité. Un Maître qui saura changer sa vie à bien des titres. Peu à peu, à force d’exigence et de rigueur, il lui apprendra non seulement l'obéissance, le travail, la résistance, mais aussi à avoir confiance en elle, à avoir un autre regard sur son corps et sa vie. Sur ses capacités et ses raisons d’être profondes. Dans ces cas, l’apprentissage n’est pas égoïste et uniquement tourné vers les plaisirs du Maître. Trop souvent, j’entends des personnes dire qu’ils ne comprennent pas qu’une femme se rabaisse ainsi au bon vouloir d’un homme qui ne pense qu’à lui. S'ils savaient comme ils se trompent. S’il savait comment être soumise à un véritable Maître peut transformer positivement une vie, procurer une force mentale incroyable et offrir des perspectives longtemps crues inatteignables.

     

    Lorsqu’une soumise s’offre à un Maître de qualité, elle le considère forcément comme un demi-dieu, comme un être au-dessus des autres. Elle le vénère véritablement. C’est paradoxalement dans ce statut et cette haute opinion que la soumise a de son Maître qu’elle va puiser sa motivation et démarrer sa transformation profonde. Comment ne pas être flattée de l’intérêt d’une personne aussi estimée, sur soi même ? Comment ne pas se sentir valorisée par une telle attention?

     

    Une soumise se sent naître, ou plutôt renaître aux pieds de son Maître, sous son regard elle s’embellit, et se trouve une raison d’être, une place. Elle est objet de désir et d’attention. Ces sentiments complexes sont rapidement ressentis. Progressivement, elle va grandir auprès de lui. Ses premières sensations vont se teinter de raison, elle va comprendre que cette attention qu’on lui porte, n’est pas feinte, et que sans doute elle vaut plus qu’elle ne l’imaginait. Par ses yeux et son plaisir, elle acquiert de la valeur et c’est là un cadeau inestimable. Ensuite, l’éducation du Maître, forge le caractère de la soumise. Le Maître l’élève en la rabaissant, si contradictoire que ça puisse l’être. Au fil de la relation et du temps qui passe, elle va franchir tant de limites et subir tant d’épreuves physiques ou psychologiques qu’elle en devient forte.

     

    Bien sûr le moteur de son action est la fierté du Maître, mais à l’issue de son parcours, la soumise sait qu’elle peut faire face à des situations compliquées, difficiles. Dressée ou éduquée, initiée ou formée, grâce à cet enseignement du Maître, elle devient bien plus forte qu’avant. Par la pratique des gestes, la mise en situation, le travail, l’acharnement, elle devient apte à plus et à mieux. Il y a dans la démarche quelque chose qui rappelle la démarche du Budo, la voie des guerriers. Souvent, ces Maîtres d’exception sont eux même des experts en maîtrise de soi, eux même formés à des techniques complexes : Arts Martiaux, entraînements militaires, sports extrêmes ou vie professionnelles exigeante. A leur contact, c’est une autre leçon de la vie qu’on apprend.

     

    Qui, ayant connu vraiment ce monde pourrait dire qu’une soumise est faible ? Qui pourra dire qu’il est facile de se soumettre ? C’est tout l’inverse. Il faut une force de caractère et une motivation incroyable pour toujours aller plus loin, pour accepter et surmonter les épreuves, qu’elles soient physiques ou mentales. Un vrai Maître saura très vite isoler les failles et appréhender les freins de sa soumise. Se donnant sans limite, sans faux-semblants, elle se livre nue, bien plus qu’envers un proche, voire un professionnel de la psyché. Avec ce bilan en tête, conscient des forces et des faiblesses, le Maître façonnera sa soumise jusqu’à ce qu’elle atteigne son apogée, jusqu’à ce qu’elle soit parfaite à ses yeux et souvent bien mieux pour elle-même ! Cette femme, en doute, en attente, va devenir au fil des mois, une femme capable de bien plus que la plupart des femmes dites « fortes », normales ou libérées. Pour lui, elle aura appris à transformer ou accepter son corps, à se voir plus belle car elle se verra aux travers de son regard à lui.

     

    S’exposer, s’exhiber au bon vouloir du Maître est une sorte d’humiliation, sans doute, pour ceux qui ne savent pas voir au-delà. Mais qu’en est-il de ces femmes complexées, à tords ou à raison, qui n’assumaient pas leur corps et qui, après quelques mois en collier, ont su redresser la tête et se plaire? Combien de soumises m’ont dit se sentir beaucoup mieux physiquement, après avoir osé porter des vêtements invraisemblables ou après avoir été offertes aux regards d’autres personnes ? Lorsqu’on se retrouve seule dans un lieu public, dans une tenue qu’on juge soi-même « provocante » ou indécente, lorsque l’on sent les regards réprobateurs et parfois méprisants, alors il n’y a rien d’autre à faire que de relever la tête, d’assumer son rôle. Au début on peut se dire que c’est pour lui, que c’est sur son ordre. C’est donc un non choix, on obéit, et rien d’autre ne compte. Mais une fois l’épreuve terminée, comment ne pas se sentir grandie et capable de bien plus ? Alors progressivement on relève le menton car on est fière de soi, fière d’être là, et tenir tête face aux autres plutôt que de se dérober. Comment ne pas trouver les petits tracas du quotidiens finalement bien dérisoires face à de telles situations, face à ces défis permanents qu’impose la quête d’excellence vers laquelle le Maître de qualité vous pousse?

     

    Lorsqu’on a la chance d’avoir fait LA bonne rencontre, et lorsque une relation de se type perdure, lorsque le Maître respecte suffisamment sa soumise pour la vouloir forte dans la vie de tous les jours, et pas seulement lorsqu’elle est à ses pieds, alors oui, le D/s peut véritablement changer sa vie. De demi-dieu idéalisé il se transforme, en coach, en connaisseur des corps et des âmes. Il prendra du temps pour elle, pour l’aider dans ses choix, pour lui montrer d’autres voies que celles de la facilité, et surtout, il lui dira qu’elle en est capable. Son jugement est sûr, alors, elle ne pourra que le croire. Elle prendra confiance en elle. La crainte de le décevoir et la volonté de faire sa fierté la pousseront bien plus loin qu’elle n’aurait pu avoir l’idée d’aller par elle-même.

     

    Une soumise dit souvent qu’elle est « capable de tout » pour son Maître, je ne suis pas vraiment d’accord avec cette affirmation élégante mais gratuite. Nous avons toutes des limites, ce « tout » reste pour moi trop vaste, même s’il m’arrive souvent d’user de cette phrase tant elle est belle. Sans doute que dans certains cas, ces extrêmes sonnent juste, mais à mon sens, ce qui est totalement vrai c’est qu’une soumise est capable de tout ce que son Maître peut exiger d’elle. Et le Maître de qualité n’ira pas au-delà de ces limites-là, il agira en fonction de celle qui se donne à lui, jamais trop, jamais pas assez... Nous sommes toutes différentes, certaines verront une épreuve là ou une autre trouvera un plaisir. C’est au Maître de percevoir cela, à force de communication et d’écoute. Cela relève d’une alchimie plus complexe qu’il y parait. Le D/s, n’est pas fait que de sexe et de violence. Lorsque la relation est sincère et respectueuse, le Maître offre du temps à sa soumise, il cherche à la connaître. Il repérera les plaies non cicatrisées de sa vie, et l’aidera à les surmonter. En échange, la soumise se livrera nue et s’en remettra à lui pleinement car une confiance partagée aura été profondément ancrée entre eux. La confiance est une notion primordiale, rien n’est possible sans cela.

     

    Une telle relation, si intense, si chargée en émotions, dans laquelle on va au bout de soi-même, au-delà parfois de ses limites toujours repoussées, ne peut que transformer une femme. Cette force qui est née en elle ne se dissipera pas, elle la gardera en elle, quoi qu’il arrive, car dans ses yeux, c’est une autre femme qui est apparue, elle connaît désormais sa valeur, elle sait qu’elle peut bien plus que ce à quoi elle aspirait. Être sienne, afin de devenir soi-même.

     

    Il est sans doute plus difficile pour moi de décrire ce qu’une soumise apporte à son Maître. Mais j’aime à croire que chacune d’entre nous apportons quelque chose d’unique, quelque chose qui d’une façon ou d’une autre, marquera à jamais son esprit de Maître et nous rendra différente à ses yeux. Il apprendra d’elle, forcément, l’investissement et trop important pour qu’il en soit autrement. Il ne s’agit pas, encore une fois, que de plaisirs charnels. Je crois que lorsqu’un Maître parvient à lire dans les yeux de sa soumise ce qu’il a su faire d’elle, il ne peut qu’en être fier.

     

    Eva Delambre (Auteure de Devenir Sienne)

     

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